Comment les œuvres de Flaubert dépeignent-elles la bourgeoisie française ?

Vous avez peut-être entendu parler de Gustave Flaubert. Peut-être l’avez-vous même étudié à l’école. Aucun doute, ce romancier du 19ème siècle a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la littérature. Sa manière de dépeindre la bourgeoisie française en particulier, a été révolutionnaire. Alors, comment son œuvre -et en particulier Madame Bovary– a-t-elle réussi à peindre un portrait aussi réaliste et critique de la vie bourgeoise ? C’est précisément ce que nous allons explorer.

Madame Bovary, un roman réaliste

Avant de plonger dans le détail, il est important de comprendre ce qu’est le réalisme. Il s’agit d’un mouvement littéraire du 19ème siècle qui cherche à représenter la réalité de la vie quotidienne. Et Gustave Flaubert est l’un de ses maîtres.

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Madame Bovary est l’histoire d’Emma, femme insatisfaite de son mariage avec Charles Bovary, un médecin de province. Emma aspire à une vie plus excitante, plus en accord avec ses lectures romanesques. Le roman dépeint avec une précision et une honnêteté sans précédent les frustrations et les désirs d’une femme dans la France du 19ème siècle.

Charles et Emma Bovary, personnages emblématiques de la bourgeoisie

Les personnages de Flaubert ne sont pas des héros. Ils sont ordinaires, ils ressemblent à tout le monde. Charles Bovary est un homme simple, dévoué à son épouse et à son travail. Il incarne la bourgeoisie provinciale. Emma, en revanche, est une femme frustrée, tiraillée entre ses désirs romantiques et la réalité de sa vie.

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Emma représente une certaine vision de la femme à cette époque. Elle est éduquée, mais son éducation sentimentale est basée sur des romans qui lui donnent une vision idéalisée de l’amour et de la vie. Sa déception est donc inévitable.

Flaubert et la critique de la bourgeoisie

Flaubert utilise son oeuvre pour critiquer la bourgeoisie. Il dépeint une classe sociale obsédée par les apparences, par l’argent et le confort matériel. Il critique également le manque d’éducation véritable, l’ennui et la superficialité.

Dans Madame Bovary, chaque chapitre est un tableau minutieux de la vie en province. Flaubert raconte l’histoire d’Emma avec une précision quasi scientifique. Il ne juge pas, il observe et il décrit.

Rouen et Paris, cadre de l’histoire

Rouen et Paris sont les deux principales villes où se déroule l’histoire. Rouen, où Emma et Charles vivent une vie monotone et ennuyeuse. Paris, où Emma rêve d’échapper à sa vie provinciale.

Flaubert utilise ces deux villes pour symboliser les deux mondes entre lesquels Emma est déchirée. Rouen représente la vie provinciale, ennuyeuse et étriquée. Paris, en revanche, est la ville du luxe, de l’amour et de l’aventure.

Il n’y a pas de conclusion à cette histoire. Emma Bovary se suicide, incapable de supporter sa vie. Charles Bovary meurt de chagrin. Flaubert nous laisse sur une note sombre et tragique, sans aucun espoir de rédemption pour ses personnages. Pouvons-nous y voir une critique de la bourgeoisie ? A vous de juger !

L’influence de l’Éducation sentimentale et son reflet dans Madame Bovary

Avant de se lancer dans l’écriture de Madame Bovary, Gustave Flaubert a d’abord écrit L’Éducation sentimentale. Œuvre majeure du XIXe siècle, ce roman représente l’apprentissage de la vie et de l’amour par le jeune Frédéric Moreau, personnage principal, qui se laisse influencer par les idéaux romantiques qu’il trouve dans les livres.

Dans Madame Bovary, on retrouve ce même thème de l’influence néfaste de l’éducation sentimentale. Emma Bovary est, tout comme Frédéric Moreau, une victime de l’idéalisation de l’amour et de la vie que véhiculent les romans romantiques. Sa déception et sa dépression sont le résultat direct de cette éducation sentimentale.

L’écrivain normand Gustave Flaubert s’est inspiré de sa propre expérience pour écrire L’Éducation sentimentale. Il a lui-même passé une grande partie de sa vie à Rouen, et il est connu pour avoir eu une relation compliquée avec Louise Colet, une écrivaine qui a été sa muse et sa maîtresse pendant de nombreuses années. Selon certains avis de cours, il est probable que cette relation ait influencé la représentation de l’amour dans ses œuvres, notamment dans Madame Bovary.

Les contemporains de Flaubert et leur influence sur son œuvre

Flaubert a été contemporain de grands écrivains du XIXe siècle, tels que George Sand, Honoré de Balzac et Victor Hugo. Leurs œuvres ont également marqué la littérature française et ont sans nul doute influencé Flaubert.

Balzac, par exemple, a décrit la société française de l’époque dans sa série de romans regroupés sous le titre de La Comédie Humaine. Ces œuvres ont probablement influencé Flaubert dans sa volonté de dépeindre la bourgeoisie française.

George Sand, quant à elle, a abordé les thèmes de l’amour et du mariage dans de nombreux romans. Elle a été une militante féministe avant l’heure, et il est possible que son écriture ait influencé la façon dont Flaubert a choisi de dépeindre Emma Bovary, cette jeune femme insatisfaite de son mariage.

Enfin, Victor Hugo, le grand écrivain du romantisme, a sûrement influencé la vision romantique de l’amour et de la vie que se fait Emma Bovary.

En conclusion, il est intéressant de noter que Gustave Flaubert, tout en étant un écrivain réaliste, se situe dans la mouvance du XIXe siècle, période du romantisme. Ses œuvres, comme Madame Bovary et L’Éducation sentimentale, reflètent la société de son époque et en particulier la bourgeoisie française. Flaubert a su décrire avec une précision quasi scientifique les travers de cette classe sociale, son obsession pour les apparences et son manque d’éducation véritable. Il a également dépeint le rôle de l’éducation sentimentale dans la frustration des femmes de son temps.

Enfin, il est important de rappeler que Flaubert a été influencé par d’autres grands écrivains de son époque, comme George Sand, Honoré de Balzac et Victor Hugo. Chacun à sa manière, ils ont contribué à sa vision du monde et à sa critique de la bourgeoisie.

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